Ils sont producteurs chez Énergie d’ici : Nils Bournaud

Ils sont producteurs chez Énergie d’ici : Nils Bournaud

Bonjour Nils, pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?

Bonjour, je m’appelle Nils Bournaud et je suis producteur d’hydroélectricité dans le Limousin, mais aussi client chez Énergie d’ici, pour la fourniture des auxiliaires de ma centrale.

J’ai lancé la production hydroélectrique en octobre 2023, il y a six mois. J’ai d’ailleurs bénéficié des intempéries de l’hiver et du printemps dernier. Je suis assez content d’avoir lancé ce projet au bon moment. C’est un projet de longue haleine car j’ai acheté la centrale en 2019 ! Et cela faisait déjà 5 ans que j’avais cette idée en tête.

Comment ce projet de reprise de centrale hydroélectrique vous est-il venu ?

Alors, après mon bac, j’ai fait un BTS dans le secteur de l’eau : petit cycle de l’eau, distribution de l’eau potable, assainissement etc, pour aller vers une licence pro maintenance des usines et des réseaux d’eau. Il y a une filière assez importante dans le domaine de l’eau à Limoges. Au début de mon parcours, je faisais de la maintenance industrielle. J’ai ensuite trouvé une entreprise qui travaillait dans le domaine de l’hydroélectricité et faisait de la maintenance des micro centrales dans le Limousin. Je suis donc rentré par la petite porte de la maintenance, notamment en travaillant sur les mesures de hauteur d’eau en amont des seuils.

Et petit à petit, je me suis fait un réseau et j’ai eu l’opportunité de trouver cette centrale que j’ai acheté en 2019. J’ai mis 4 ans à relancer la production de cette installation parce qu’il y a eu toutes les démarches administratives, (autorisation préfectorale, raccordement électrique etc.). Des travaux de réhabilitation étaient nécessaires pour une mise en route en octobre 2023.

Parlez-nous un peu plus de votre centrale dans le Limousin ?

Elle est située à Compreignac, dans le département de la Haute-Vienne, à 20 minutes au nord de Limoges. C’est une centrale de moyenne chute (assez importante pour la région), au fil de l’eau, équipée d’une turbine Francis et avec une génératrice de 150 kilowatts installée.

Quand je l’ai rachetée, cette centrale ne tournait plus du tout car elle n’était plus autorisée. Elle avait même été dépouillée, cambriolée, il n’y avait plus rien du tout. Il y avait un trou dans la toiture, la porte était cassée… C’était vraiment une ruine. Mais la turbine et la conduite étaient encore en place.

Je suis parti de cet état de ruine pour tout réhabiliter et la remettre en service. L’investissement qu’il fallait pour la rénover correspondait à mes moyens et mes compétences et en termes de production, ça me permet aujourd’hui de pouvoir en vivre et d’avoir une activité qui me plaît.

Vous aviez les compétences techniques suffisantes pour remettre la centrale de Compreignac en service, comment avez-vous mené ce projet ?

Je me suis entouré d’un ensemble d’acteurs du milieu de l’hydroélectricité et de la maintenance que j’ai rencontré dans mes expériences passées. J’ai fait appel à certains d’entre eux dont l’entreprise Avenir Electrique de Limoges (AEL) qui fait l’automatisme et l’électricité. Même si j’avais les compétences techniques pour rénover beaucoup de choses, c’est un risque énorme de se lancer seul dans ce type de projet. M’entourer de d’autres professionnels me permettait de garantir la fiabilité de mon installation. Et puis, j’avais besoin de chaudronniers et de soudeurs notamment ! Pour avoir un regard extérieur, d’anciens collègues de l’Office International de l’Eau sont également venus, davantage pour la question de l’eau que celle de la technique, car en tant que producteur hydroélectrique, nous œuvrons sur ce qu’on appelle le grand cycle de l’eau. Ces travaux de réhabilitation ont permis d’améliorer la continuité écologique, en maîtrisant la continuité sédimentaire (des sédiments s’étaient accumulés depuis l’arrêt de la centrale), et en améliorant le maintien du débit réservé.

Aujourd’hui, vous êtes les yeux et les oreilles de la centrale ?

Oui, tout à fait, je fais le gardiennage et puis la gestion administrative de l’entreprise.

J’ai vraiment une grande chance parce que ça fait 7 mois qu’on tourne à fond grâce à la météo. Il y a beaucoup d’eau et la moyenne chute de 40 mètres me permet de ne pas être impacté par des gros débits. A côté de la gestion de cette centrale, je continue d’intervenir ponctuellement sur d’autres installations hydroélectriques pour faire de la maintenance. Et puis, je fais également de la vulgarisation scientifique en donnant des cours à la Faculté des Sciences et Techniques ainsi qu’à l’Office International de l’Eau. Parfois, j’ouvre ma centrale aux visites pour expliquer comment tout cela fonctionne.

Pourquoi avoir choisi de vendre votre électricité à Énergie d’ici ?

J’ai rencontré Antoine Garcier dans un contexte où le marché de l’électricité était très fluctuant et je n’avais pas le droit au certificat d’obligation d’achat me garantissant un prix décent.

Dans cette situation, j’étais obligé, soit de vendre ma production en faisant un contrat de gré à gré avec un acheteur, soit de la vendre sur le marché de l’énergie.

En cherchant je suis donc tombé sur Energie d’ici. Et Monsieur Garcier m’a proposé un contrat qui me paraissait intéressant parce qu’il me proposait d’acheter une partie de l’énergie à prix fixe. Aujourd’hui, ce contrat me permet de vivre de cette activité et d’amortir mon investissement dans la centrale.

C’est une fierté de faire de l’énergie décarbonée et renouvelable sur une installation où il n’y a eu aucun génie civil !